Jour 23 à 28 : Farniente

Mercredi 8 mars :

Déjà 5 jours que je suis sur cette île au petit goût de paradis. Forcément une île paradisiaque reste… une île. La vie y est beaucoup moins trépidante qu’à Bangkok et le rythme nettement plus relâché. Je vous ai donc épargné le détail de mon emploi du temps jour par jour. En voici le programme type : traîner au lit le matin (l’air conditionné de l’hostel permet largement cette folie, il faut le reconnaître), se doucher, aller prendre le petit-déjeuner tranquillement dans le jardin. Bouquiner un peu à l’ombre d’un palmier, se doucher encore pour se rafraîchir. Faire une ou deux courses pour grignoter vers 14h (fruits frais, ou kebab délicieux à la mode Thaï – poulet et légumes croquants). Marcher tranquillement jusqu’à à la plage le plus souvent, déplier et installer une chilienne, choisir le palmier ou le cocotier dont l’ombre est la plus satisfaisante (en évitant de se placer juste SOUS les noix de coco, dont les chutes provoquent plus de morts que les attaques de requins).

Admirer la mer, s’y baigner encore et encore en cherchant les courants froids, essayer d’attraper les petits poissons jaunes et noirs qui viennent me chatouiller, et s’échappent en sautant. Chercher des jolis petits coquillages sur la plage – quel dommage de ne pouvoir en ramener autant que je le voudrais, j’adore ce genre de chasse ! Se replonger dans son bouquin – merci la liseuse qui permet de dévorer un roman en une journée sans s’inquiéter de ne plus rien avoir à lire ensuite. Observer la vie sur la plage : les touristes, les balayeurs qui, inlassablement, nettoient la plage des détritus laissé par les clients des beaux hôtels,  les vendeurs de bijoux, de paréos qui arpentent la plage toute la journée…

Retourner au village pour aller chercher une boisson fraîche, revenir à la plage – l’effort consenti mérite un bon bain, à peine rafraîchissant… Se laisser bercer par le très léger ressac, la brise dans les palmiers et le gazouillis des oiseaux, s’assoupir au soleil qui décroît. Rester béate devant le ciel qui rosit, puis rougit pendant que le soleil disparaît à l’horizon.

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Emmagasiner des images, des couleurs qui réchaufferont plus tard des jours plus sombres. Les fixer par l’intermédiaire de l’objectif, toujours prêt à être dégainé.
Prendre le dernier bain de la journée, quasiment seule sur la plage maintenant désertée – tout le monde est déjà à table. Le bain dont on ressort enfin avec une impression de fraîcheur – toute relative. Rentrer à l’hostel et rincer le sel et le sable sous la douche… Boire une bière bien fraîche ou un jus de fruit dans le jardin. Ressortir pour dîner dans la rue  : pad thaï, poisson grillé et légumes ou riz frit au légumes et aux œufs… ça dépend.

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Et voilà l’emploi du temps de 3 de ces derniers jours. Entre 2 des belles balades aussi, à pied. Une fois qu’on est trempé de sueur, on peut tout faire, même marcher,  ça ne sera pas pire.

Ainsi lundi je décide d’aller jusqu’à une cascade, dans le parc naturel de Koh Chang. On me dit qu’il faut prendre un taxi, que tout le monde y va en taxi. Je regarde la carte : c’est seulement à 4 km. C’est donc à pied que j’ai envie d’y aller. Je pars en tongs, puisque j’ai l’intention de longer la plage le plus longtemps possible, mais emporte aussi mes chaussures de marche ; je sais qu’une fois dans le parc, il faudra un peu crapahuter jusqu’à la cascade.

Je parcours un peu plus d’un kilomètre sur le sable fin, les pieds dans l’eau. Mais un lagon rentrant dans les terres m’oblige à revenir un peu sur mes pas pour rejoindre la route principale.J’arrive à un village que je traverse, en profite pour racheter de l’eau fraîche, puis longe la route principale. Pas très agréable, les taxis ralentissent tous à ma hauteur, me demandant d’un signe de tête si je veux monter. Non ! J’ai envie de marcher et tant pis si personne ne marche ici. Une route sur la gauche, l’entrée du parc national est indiquée, je suis la flèche. Quelques mètres plus tard, sur ma droite, une sacrée rencontre : 4 éléphants sous une sorte d’immense abri.

L’un d’entre eux mange, les autres se balancent. Ils sont entravés par une chaîne à leur patte, Leur cornac fait la sieste dans un hamac à côté d’eux. Evidemment je m’arrête pour une série de photos. Je résiste à l’envie de les toucher, ils ont l’air si doux et calme… mais je n’ai jamais fréquenté d’éléphant de près, et, dans le doute d leur réaction, je préfère m’abstenir. Un peu plus loin, sur la gauche, un parc clôturé mais grand ouvert. Là encore, des éléphants partout, entravés eux-aussi. Je vais les voir de plus près eux aussi. En fait je suis dans un parc de trekking à dos d’éléphant. On peut se promener sur leur dos, à travers la jungle, sur un circuit parfaitement clos et balisé. On peut aussi prendre l’option « bain » de l’éléphant. Les employés insistent pour que je fasse une promenade mais pour moi, hors de question. L’île a beau être réputée pour bien traiter ses éléphants, je sais quelles sont les méthodes employées pour les dresser et pouvoir en faire des manèges à touristes dociles et doux. Aussi bien traités soient-ils une fois adultes, il ne me semble pas qu’être entravé à une chaîne de 2 ou 3 mètres maximum, en attendant d’aller promener un humain sur son dos, soit une belle vie d’éléphant…

Je poursuis donc mon chemin après leur avoir dit des mots doux et gentils (aux éléphants, pas aux cornacs) parce qu’ils m’inspirent vraiment beaucoup de sympathie, mais je ne suis pas sure qu’ils m’aient compris. En tout cas ils ne répondent pas.

J’arrive dans la jungle, puisque c’est ainsi qu’on nomme la forêt ici.

Quelques maisons au milieu de ce foisonnement végétal, vert luxuriant, des fleurs sur les bordures. Des bougainvillées surtout, mais plein d’autres aussi que je ne connais pas.

Il fait toujours aussi chaud, mais au moins je suis à l’ombre, même si celle-ci n’apporte pas de réelle fraîcheur.

J’arrive à l’entrée du parc national dont l’entrée est payante. Je prends donc mon ticket. Et je grimpe le long d’une rivière pour déboucher, au bout d’un kilomètre environ, sur un plan d’eau, dans lequel se jette la fameuse cascade « Khlong phlu ».

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Elle est haute, mais n’a pas beaucoup d’eau. Nous arrivons à la fin de la saison sèche et elle doit être bien plus impressionnante en novembre. J’ai évidemment pris mon maillot et ne perd pas de temps pour l’enfiler et aller dans l’eau. Il y a plein de poissons. Des tout petits d’abord, qui, comme dans les fish-spa, viennent s’agglutiner à mes pieds et me font une pédicure en mangeant les peaux mortes.

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Des gros qui s’en fichent et ignorent totalement les baigneurs, et des moyens, qui eux aussi viennent me goûter, notamment dans le dos et sur les bras, mais ils pincent et surprennent.

L’eau est fraîche, délicieuse. On peut même nager. Un vrai moment de pur délice. Après le bain, je reste sur un rocher à bouquiner les pieds dans l’eau. Le soleil est bon.

Le parc fermant à 17h, il est vite l’heure de me rhabiller et de partir. J’avais envisagé le retour en taxi mais quand je sors du parc, le taxi qui attend est vide, et je dois donc attendre que d’autres passagers arrivent. J’attends 10mn et, finalement, je décide de rentrer à pied, comme je suis venue.

Du coup, je m’arrête à la plage, me baigne à nouveau et y reste jusqu’à la tombée de la nuit, moment magique.

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Jeudi, je pars aussi me promener, dans l’autre sens cette fois, en m’éloignant à l’opposé de la plage et des resorts. Rien d’extraordinaire mais j’ai envie de bouger un peu. Je découvre aussi l’envers du décor…

Du coup, pour tout dire au bout de 5 jours avec plus ou moins le même programme (hormis mes 2 « sorties »), j’ai envie de voir autre chose de cette île. J’avais envisagé de louer un scooter dimanche, mais il pleuvait quand je me suis levée, ce qui a réglé la question. Et le lendemain, un des gars qui loge à l’hostel a eu un accident de scooter, d’autres m’ont décrit le mauvais état des routes, et la typographie montagneuse de l’île, et ont refroidi mes ardeurs. Je n’ai jamais conduit de scooter, et on a dit « pas de prise de risque ». Je reste donc prudente.

Pour en voir un autre aspect, je réserve donc 3 nuits dans une cabane en lisière de jungle, dans le sud de l’île, plus montagneuse. Je prendrai un taxi demain matin pour m’y rendre.

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