Jour 201 à 207 : Du bush, des kangourous et du feu…

Mardi 22 août :

Je pars pour une journée au bord de la mer à Guilderton, la ville la plus proche de Gingin. Sur la route, je m’arrête sur le bas-côté pour prendre mon téléphone resté dans mon sac à dos dans le coffre (j’en ai besoin pour le GPS). Une voiture arrive derrière moi, et s’arrête également. C’est un gros 4×4, un fermier en descend (sa tenue ne laisse pas de doute), vient vers moi avec un grand sourire, et me demande si j’ai un problème et si j’ai besoin d’aide. Je suis agréablement surprise de sa sollicitude. Je le remercie en lui précisant que tout va bien, il rajoute quelques mots, visiblement amicaux, mais que je ne saisis absolument pas, et reprend sa route. J’en fais autant…

Sur la route je m’arrête pour photographier le paysage : des kilomètres de bush, ou des prairies immenses avec des centaines de vaches… Tout ici est version XXL !

 

Je m’attends à trouver une petite ville, en fait c’est à peine un village. Pas mal de maisons mais aucun commerce, et un grand camping – quasiment désert à cette époque – en bord de mer.

La plage est magnifique et j’y suis seule.

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IMG_1205J’ai prévu mon pique-nique et j’y passe une agréable journée au soleil. Et je suis ravie  d’avoir pensé à prendre mes sandalettes.

 

Sur le chemin du retour je m’arrête au campement d’Adrien qui a fini sa journée. Il m’annonce qu’il ne travaillera pas demain, les caisses dans lesquelles ils chargent les agrumes cueillis n’ayant pas été livrées. Ça tombe plutôt bien cette journée de repos alors que je suis là. Nous décidons donc que je passerai le chercher pour aller ensemble au Parc Naturel de Yanchep, à une trentaine de kilomètres de là.

J’ai apporté de quoi manger et, comme hier, j’apprécie cette soirée paisible devant le feu, à retrouver Adrien et nos grandes discussions… sur la vie, sur le monde…

Ce soir encore, je rentre sans croiser âme qui vive.

 

Mercredi 23 août :

Départ en début d’après-midi pour Yanchep. Je prends Adrien au passage. Il fait toujours aussi beau, et de moins en moins froid.

Nous passons quelques heures à nous promener dans le parc naturel, au milieu du bush.

IMG_1241IMG_1218On appelle bush tout ce qui n’est pas ville, prairies, vergers ou champs agricole. En l’occurrence le bush ici est plutôt une forêt d’eucalyptus. Nous y croisons les premiers kangourous que je peux voir de près.

IMG_1236Puis nous nous dirigeons vers l’espace où les koalas vivent. En liberté totale dans leur environnement naturel, mais protégés et surveillés. Nous avons la chance d’en voir un se réveiller, bouger un peu, ouvrir difficilement les yeux, pour se rendormir aussitôt.

IMG_1240Retour chez Adrien. Le temps qu’il rallume le feu, il me conseille d’aller voir le paysage, depuis le haut de la petite colline toute proche, par le sentier qui part de son campement. J’y vais donc pour admirer le coucher du soleil. Quand j’arrive, surprise ; une bonne dizaine de kangourous est en train de paître tranquillement. Je ne bouge plus pour les regarder. Ils m’ont entendue arriver et s’immobilisent tous en me regardant. J’essaie de faire quelques pas de plus pour m’approcher en douceur, et c’est la débandade. Ils partent plus loin. Je continue donc d’avancer à leur suite (évidemment, je suis beaucoup moins rapide). Ils se sont posés un peu plus loin. Cette fois je reste quasi-immobile Je les observe un moment avant de sortir l’appareil photo.

IMG_1260J’ai droit à un vrai spectacle. 2 sont en train de se battre… C’est violent une bataille de kangourous, on dirait vraiment deux boxeurs qui se donnent des coups de poings.

 

Le soleil décline à l’horizon et c’est avec de magnifiques couleurs de soleil couchant que je réalise ce quasi-reportage animalier dans ce cadre si inhabituel pour moi, et régulièrement survolé par les ibis en escadrilles.

 

Je redescends rejoindre Adrien avec un grand sourire aux lèvres. Le spectacle a suffi à mon bonheur.

Je reste avec lui le temps d’une petite bière devant le feu, et je rentre chez moi.

 

Jeudi 24 août :

Les caisses n’ont toujours pas été livrées à l’exploitation, et ne le seront probablement pas avant le début de semaine prochaine. Ça veut donc dire chômage encore pour Adrien qui s’inquiète un peu quand même : qui dit pas de travail, dit pas de salaire… un ou deux jours c’est sympa, mais beaucoup moins quand ça se prolonge… d’autant qu’il a peu travaillé la semaine dernière aussi parce qu’il a plu 2 jours.

Du coup, journée consacrée à aller jusqu’à la « banlieue » de Perth avec Adrien afin qu’il y achète une roue pour son van. Nous passons donc pas mal de temps à rouler jusqu’à des zones commerciales. Je note à quel point les australiens sont en général vraiment serviables. A chaque fois qu’on arrive dans un garage susceptible d’avoir ce qu’Adrien chercher, on lui indique où tenter sa chance. Ils semblent toujours réellement s’intéresser au problème et aider à trouver une solution. Il finit par trouver son bonheur et repart allégé de quelques dollars (trop !) mais avec une roue complète et un pneu pour sa maison roulante.

 

Vendredi 25 août :

Je reste à la maison et vais me balader à pied dans Gingin.

Dans l’après-midi, je rejoins Adrien. Son patron passe le voir pour lui dire qu’il va peut-être travailler samedi et dimanche sur l’exploitation du voisin qui a besoin de bras. C’est là où travaillent ses copains français, Luce – que j’ai rencontrée à Fremantle, et Caro et Yanick, un jeune couple de Lillois avec qui j’ai aussi partagé une bière un soir précédent. Il est donc plutôt content de cette bonne nouvelle.

Puis un peu plus tard, Allen – le patron – revient pour dire que finalement c’est dès demain qu’il ira renforcer l’équipe du voisin. Et il travaillera samedi et dimanche aussi…

Nous décidons de partir pour le désert des Pinnacles. Une des attractions touristiques majeures à 2h30 de route. C’est comme ça en Australie : dès qu’on veut aller quelque part, on part pour des kilomètres. Les notions de distances ne sont pas du tout celles que nous connaissons en France.

2h30 de ligne droite, de bush, sans une maison, pas même une station-service.

 

Nous arrivons sur le site vers 17h30. Nous avons donc un peu de temps pour nous promener dans cet étrange désert de sable, et de ces menhirs de calcaires qui surgissent un peu partout.

 

Nous y assistons au coucher du soleil qui renforce les couleurs jaunes-orangées du lieu.

 

Retour vers Gingin de nuit. Le trajet me semble encore plus barbant qu’à l’aller. Pas de danger que l’idée me prenne un jour de parcourir l’Australie en voiture comme le font beaucoup des backpackers qui viennent ici. J’aurais vraiment peur de m’endormir au volant. Il n’y a strictement rien à voir !

Et même pas question de nous arrêter en route pour dîner : il n’y a RIEN !

 

Samedi 26 août :

Hier j’ai proposé à Adrien de préparer un repas pour ses copains travailleurs et lui pour ce soir. Ils ont été ravis de l’idée. Je vais donc faire quelques achats dans la supérette de Gingin (aïe aïe aïe !).

Je prépare des pâtes aux poireaux et fromage de chèvre, ainsi qu’un clafoutis aux cerises (avec des cerises en bocal). J’ai une bouteille de vin rouge australien acheté à Fremantle. Un dîner presque parfait : thématique, le bush…

Adrien m’a demandé de prévoir pour que nous puissions manger tôt. Lui n’a pas beaucoup travaillé cette semaine mais ses copains oui, et remettent ça demain. Cueillir des agrumes est un travail physique, les paniers sont lourds, et le soir, ils sont crevés.

En fin d’après-midi, je vais donc les retrouver après leur journée.

Nous passons une excellente soirée. Ils sont très, très sympas, et je comprends qu’Adrien ait vraiment trouvé des amis en eux.

 

Dimanche 27 août :

J’ai demandé aux jeunes si je pouvais aller les voir travailler. Ils m’ont proposé de venir pendant leur pause à 10h. Je vais donc jusqu’au hangar où ils prennent leurs pauses et leurs repas. En les attendant, je me balade dans les vergers de citronniers, orangers, et mandariniers ( ?).

 

J’y surprends des ibis, eux-aussi à la pause casse-croûte.

IMG_1355Puis je vois arriver le tracteur avec la remorque et les travailleurs.

IMG_1354A la reprise, j’embarque avec eux jusqu’aux rangs dans lesquels ils bossent. Non seulement le travail est physique, mais en plus, il faut jouer les équilibristes sur les escabeaux. Et pour couronner le tout, les arbres sont plein de méchantes épines. Ils ont d’ailleurs tous les mains et les bras abîmés, sans parler de leurs vêtements de travail facilement déchiquetés.

 

 

Je les abandonne à leur triste sort et vais rejoindre le campement d’Adrien, à seulement 3 km de là. J’y passe le reste de la journée. L’endroit est vraiment agréable et je m’y plais. De plus, il fait vraiment beau et même chaud. Le printemps est déjà là, précoce… J’ai la visite d’un joli perroquet blanc et rose vif, les pies sont toujours aussi bavardes, et les ibis survolent le campement régulièrement.

 

IMG_1523Quand Adrien me rejoint, nous prenons d’abord un thé en papotant. Puis nous décidons d’aller à Guilderton voir le coucher du soleil sur la mer. Nous arrivons juste à temps. Le spectacle est sublime !

 

Je lui dis que j’aurais bien aimé qu’on puisse manger un morceau quelque part dans le coin… Si seulement il y avait un restaurant. Le mieux qu’il puisse me proposer, c’est la RoadHouse de Guilderton : la station-service où on peut aussi acheter frites et hamburger à emporter. L’idée nous tente, nous y allons donc. Il doit être à peine 19h30, nous arrivons trop tard : ils sont sur le point de fermer et ne servent plus. Tant pis ! ça sera omelette autour du feu…

 

Lundi 28 août :

C’est aujourd’hui mon dernier jour en Australie Occidentale.

Mon avion pour Sydney n’est qu’à 1h du matin, je dois donc être à l’aéroport pour 22h, j’ai une heure de route pour y arriver, et ma voiture de location à rendre. J’ai donc quand même toute la journée devant moi et le début de soirée.

Je range mes bagages, et vais jusqu’au campement pour y passer ma dernière journée, au soleil. Soleil brûlant dès qu’il se montre. C’est vraiment un fait notable ici ; le soleil est extrêmement fort, et le ciel toujours d’un bleu intense très lumineux, et éblouissant.

Adrien me prévient qu’il va aller faire son plein de courses avec Caro et Yanick directement après le travail. Faire le plein de courses en supermarché à prix abordables, c’est faire 60km aller/retour… Il est donc plutôt content de pouvoir partager la corvée.

En son absence, je monte une dernière fois sur la colline voir le coucher du soleil,  en suivant les traces de mes amis les kangourous.

IMG_1454En haut, ils sont là, fidèles au poste. Cette fois, ils sont des dizaines.

 

J’en compte plus de 30. Je reste juste là à les observer une dernière fois…

IMG_1497Les 11 jours ont passé extrêmement vite. L’idée était de retrouver Adrien et j’ai été comblée. Nous avons passé un maximum de temps ensemble, et j’ai vraiment adoré découvrir son cadre de vie, et partager un peu de cette vie sauvage, au milieu du bush. Ça lui convient et ça lui ressemble. Je me suis vraiment régalée aussi au milieu de cette nature, si différente de tout ce que je connaissais jusqu’alors.

IMG_1547Et maintenant, je vais encore devoir patienter plusieurs mois avant de revoir puisqu’il a prévu de voyager quelques mois en Asie du Sud-Est avant de revenir faire un tour en France… :

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3 commentaires sur « Jour 201 à 207 : Du bush, des kangourous et du feu… »

  1. Slt Catherine ! J’ai repris la lecture après 3 semaines d’absence il y avait de quoi lire…L’histoire des singes est impressionnante : t’as pas fait de cauchemars ? Je suis étonnée pour les tatouages, je ne pensais pas que ça te plairait…ça a l’air joli. Les photos de l’Australie sont superbes. Le monde est vraiment beau. Nous en avons pris plein les yeux également à La Réunion et en Bretagne. Ca ressource. Profite bien de tes dernières semaines. Bise

    Aimé par 1 personne

    1. Hello Corinne ! Cauchemar ? Non, et pour tout dire je ne sais pas ce que c’est qu’un cauchemar, je crois n’en avoir jamais fait… Et pour les tatouages, déjà il y a plus de 30 ans, quand Laurent a fait le sien, j’en avais envie mais n’ai jamais osé franchir le pas… C’était depuis dans un coin de ma tête, et maintenant sur mon corps 😉
      Eh oui, le monde est vraiment magnifique, et voir tout ça ne m’empêchera pas d’apprécier tout autant les paysages normands et même havrais…
      Heureuse que vous ayez bien profité de vos vacances, tout près, comme au bout du monde… bises à vous aussi

      J’aime

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