Jour 6 : Un peu d’histoire

Mercredi 15 février :

Au programme aujourd’hui, la visite des 2 sites archéologiques majeurs de Mamallapuram ; les 5 rathas (5 chariots) d’abord, puis les shore temples (temples du rivage) qui nous font de l’œil depuis une semaine quand nous sommes sur la terrasse de nos chambres.

Mahäbalipuram ou Mamallapuram  (மகாபலிபுரம் en tamoul pour ceux d’entre vous qui le lisent couramment) était le port de mer de la dynastie Pallava qui régnait sur le Nord du Tamil Nadu au 5ème siècle (après JC). Ce lieu était déjà connu dans l’antiquité. C’est au cours des VIIè et VIIè siècles que les rois Pallava en ont conçu les principaux temples et monuments. On considère même que l’architecture des temples, particularité typique de la culture tamoule, est née précisément ici. On y trouve 4 types de sculptures : les temples grottes, les monolithes sculptés, les fresques sculptées ou bas-reliefs, et les temples de maçonnerie. Ce qui fait la spécificité exceptionnelle du site.

Vestige de cette époque, la sculpture reste une des activités principales et les sculpteurs d’ici fournissent une grosse part de toutes les statues qui ornent les temples dans toute l’Inde. C’est d’ailleurs le métier qu’exerce Seenu. Il a été formé ici, et a trouvé avec le granit breton de quoi continuer à vivre de cet art en France. Ces dernières années, il a notamment réalisé certaines des sculptures monumentales de La Vallée des Saints à Carnoët, dans les Côtes-d’Armor.

Si vous voulez en savoir plus sur son activité c’est par ici

Pour en revenir à nos visites, nous nous mettons en route à 10h. Nous sommes 6 : Marion, Léti, Sylvie, Claudine, Michel et moi. Il fait déjà chaud et les arrêts fréquents achat d’eau fraîche sont nécessaires. A l’arrivée nous achetons les tickets qui donnent droit à la visite des 2 sites dans la même journée.

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30 roupies pour les indiens, 500 pour les autres nationalités.

Nous commençons par les 5 rathas et prenons un jeune guide qui nous fait la visite en français. Il est fier de nous dire qu’il n’a pas appris le français à l’école mais uniquement avec les touristes. De temps à autre il nous demande la traduction d’un mot à partir de l’anglais. La visite est très intéressante et le site est fabuleux. Difficile de concevoir que tout a vraiment été sculpté dans un unique bloc. Aucun rajout.

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Certains monuments sont en cours de restauration (le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO). Et regarder les techniques employées est aussi très instructif.

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Notre guide est vraiment sympa, intéressant et compétant. Il nous explique aussi bien les détails architecturaux, que les histoires et rôles des divinités à qui les temples et statues sont dédiés. Aussi, nous lui demandons s’il accepte de venir avec nous aux Temples du Rivage et de nous faire aussi la visite. Nous avions à l’origine prévu de faire le premier site le matin, et le second le soir, quand le soleil tape moins fort, mais finalement nous sommes tous motivés pour continuer. Et nous savons qu’au bord de la mer le petit vent sera bienvenu. 1 ou 2 km séparent les 2 sites, qui nous font traverser le marché où nous faisons une halte pour acheter quelques verres de jus de canne à sucre pressées à la demande par une machine spéciale.

Encore une visite très intéressante, et nous sommes ébahis devant l’énormité des réalisations, et leur état de préservation.

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Notre guide nous explique que ce sont les temples du rivage qui ont protégé Mamallapuram lors du Tsunami en 2004, l’eau les as submergés mais n’a rien détruit.

Je ne rentre volontairement pas dans les détails historiques et architecturaux, et vous invite à cliquer sur les liens hypertexte en début d’article, si vous voulez en savoir plus.

Après cette matinée chargée où nous avons quand même parcouru 6 km sous une chaleur accablante, nous allons déjeuner tous ensemble.

Nous sommes contentes de rentrer dans nos chambres pour la sieste. Mais, à peine arrivées, nous voyons arriver en courant Marion et Gabin qui viennent nous chercher : l’équipe de télévision qui devait venir faire le reportage sur Gab et Seenu est là depuis le matin, et Gab tient à ce que nous participions. Nous voilà donc reparties.

Pour la première fois, nous montons à l’étage de la maison, celui de Linguesh et Kalé. C’est plus neuf, et bien plus « cossu » qu’au rez-de-chaussée, chez Passipatu et Pria. La pièce principale est très grande, la cuisine est aménagée, toutes les portes sont richement sculptées. Je suis intriguée par des gros crochets au plafond. On m’explique qu’ils servent à suspendre soit des hamacs, soit des balancelles pour les bébés par exemple. Sur une étagère trône une grande Tour Eiffel, souvenir de leur visite à leur frère et belle-sœur en France il y a 2 ans. Et comme dans toutes les maisons, les magasins, de la petite boutique à la superette, il y a un autel Là, c’est quasiment une petite pièce qui lui est réservé.

Nous sommes très surprises de trouver la famille attablée autour d’une vraie table, assis sur des chaises. Gab nous dit que pour la télé ils ont tenu à manger à table, ce qui n’arrive jamais. Les tables sont habituellement reléguées dans un coin de la pièce et encombrées la plupart du temps. (un peu comme la mienne dans la cuisine, vous voyez ?)

En fait quand nous arrivons l’équipe de tournage est finalement sur le point de partir faire sa pause déjeuner et doit revenir plus tard. Nous sommes fatiguées et préférons ne pas les attendre et retourner nous reposer. Nous ne passerons pas à la télévision indienne, tant pis !

La sieste est vraiment appréciable, et je n’ai même pas le courage d’aller me baigner avec les filles à 16h. Je les retrouve donc un peu plus tard pour une soirée shopping indien. Nous sommes attendus pour dîner dans la maison, au premier étage où nous n’avions pas encore mangé.

Apéro pour commencer puisque sont venus avec une bouteille de rhum.

Festin royal une fois de plus ; poisson, crevettes et calamars frits, épicés mais pas trop pimentés, un pur délice, pinces de crabes, quelques crudités, et le traditionnel biryani (riz aux légumes). Le tout arrosé par du vin rouge que nous avions offert en arrivant. Il se marie très bien avec les saveurs indiennes. En dessert, le paquet XL de maltesers que nous avions ramené de France fait un tabac.

Ah, au fait, j’allais oublier : nos tenues retouchées par le tailleur et que nous avons récupérées hier soir sont parfaites. Légères, confortables, colorées, tout ce que j’aime. Et j’ai apprécié de passer la journée avec. Le plus difficile sera de décider laquelle je garde avec moi pour la suite du voyage puisqu’il est hors de question que je me charge plus, et qu’elle devra remplacer un de mes rechanges français dans mon sac-à-dos. Mais j’ai encore un peu plus d’une semaine pour faire la belle et profiter de mes 3 tenues indiennes.

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2 commentaires sur « Jour 6 : Un peu d’histoire »

  1. C’est un plaisir de suivre le cheminement des journées indiennes (que nous avons de-ci delà partagées) et de découvrir bientôt le reste du voyage !
    Cath je crois que tu veux dire l’ autel dans toutes les maisons et non l’ hôtel ? Un joyeux mélange sûrement dû au bon repas !
    Je continue la lecture

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    1. Hou la la, j’ai honte de moi… et le pire c’est que j’y suis allée de bon coeur avec mon hôtel, à plusieurs reprises même ! Comment ai-je pu laisser passer ça sans l’ombre d’une hésitation, moi que mes copines appellent « maîtresse capella » ?!
      Merci Nonine 😉

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