Jeudi 16 février :
Journée tranquille… Avec quand même quelques faits notables parce que sinon, c’est pas drôle.
Tout à-côté de la Guesthouse, nous avons constaté la veille que de grandes tentures colorées ont été tendues au-dessus de la rue, autour d’une des maisons. On nous a dit que c’est parce qu’il y allait y avoir une cérémonie. Nous nous renseignons ; il s’agit du perçage d’oreilles. Bêtement, j’imagine que c’est un perceur qui officiera pour qui le souhaite, je m’imagine déjà me faisant faire un 2ème trou aux oreilles. Je fais beaucoup rire mon interlocuteur qui m’explique alors que ce sont les 2 plus petites filles de la maison, l’une âgée de 18 mois et l’autre de 8 ans qui se font percer. Lorsque nous passons par là en sortant ce matin pour aller prendre le petit-déjeuner, c’est l’effervescence. Tout le monde est magnifiquement vêtu, on a sorti des chaises partout dans la rue autour de la maison. Le grand-père est fier de nous présenter ses 2 petites-filles, héroïnes du jour. La rue commence à se remplir de monde. Quand je repasse en début d’après-midi, des grandes tables ont été dressées (style fête des voisins chez nous), tout le monde mange à table, mais d’un seul côté de la table. Il y a une bonne cinquantaine de convives. Un peu plus tard, me voyant arriver, le grand-père m’interpelle, et me montre les petites qui ont maintenant des boucles d’oreilles. La plus petite; dans les bras de son papa, ne semble pas apprécier ce qu’on lui a fait subir, mais la grande est fière. Plus tard encore dans la journée, c’est elle qui m’interpellera, et ira chercher une assiette de bonbons au caramel pour m’en offrir un.
Encore des navettes chez le tailleur et le cordonnier pour des retouches pour les filles. Balades dans les rues. En allant chez le tailleur, qui se trouve sur l’artère principale, nous entendons de la musique, des tambours, et apercevons un cortège bruyant et coloré au loin. Pensant qu’il s’agit d’un mariage, nous attendons son passage. En fait, c’est un décès. Le corps est exposé sur un chariot spécial, corbillard local. Devant le chariot, des hommes jouent du tambour, et tout autour, ils lancent des fleurs. Une horde de mobylettes, scooters et motos suit le joyeux convoi qui se rend bruyamment au temple.
Un petit tour à la poste, après avoir acheté des enveloppes pour mettre les cartes postales. Nous faisons l’attraction quand Léti et Sylvie s’installent au petit bureau devant le bureau de poste pour compléter les enveloppes. Problème : on ne peut pas les coller. Le guichetier nous donne la solution : un petit pot de colle blanche avec un pinceau, sur le comptoir.

En fin de journée, j’ai rendez-vous pour un massage ayurvédique. C’est Léti qui a géré l’affaire et est allée prendre nos rendez-vous. Une toute jeune fille, très menue s’occupe de moi. Petite, mais costaude ! Elle a une sacrée poigne. Elle me demande quand même si la pression qu’elle exerce me convient, je réponds que oui, mais souffre un peu quand il s’agit des bras et des jambes. Mais c’est une heure de grand bien-être. Je reste un peu groggy toute la soirée après ça.
Ce soir fiesta chez chez Kalé et Linguesh pour l’anniversaire de Lucienne, la fille de Gwen, amie bretonne de Gab que nous avions rencontrée à notre arrivée (mais toute la famille était partie ensuite passer quelques jours à Cochin). Toute la famille indienne est là, y compris Haté et sa famille – enfants et petit-fils compris – une des sœurs qui tient une petite boutique épicerie près de la guesthouse. Nous sommes donc très nombreux, une quarantaine, il y a beaucoup d’enfants très excités. Tout le monde parle fort, (les femmes indiennes ont tendance à crier, les enfants aussi). Champagne ! Olivier, mari de Gwen, musicien, a apporté son accordéon diatonique et fait danser petits et grands. Depuis la rue, entendre des airs folkloriques bretons à l’accordéon semble plutôt incongru. Toute cette agitation me laisse KO et je suis contente de retrouver la tranquillité de ma chambre.
En rentrant, rangement obligatoire ; nous rendons nos chambres demain puisque nous partons en virée pour 4 jours entre filles. 3 jours toutes ensemble, et dimanche Léti, Sylvie et moi voulons rester à Pondichéry jusqu’à lundi. Nous laisserons tous nos bagages dans la maison.
(pas moyen de charger des photos ce soir, on verra plus tard)