Bon allez, j’arrête de dire que j’ai du retard dans mon récit, et que je vais le rattraper, vous avez bien remarqué que je n’y arrive pas…
Mercredi 7 juin :
Il a fait si chaud ces derniers jours que je suis ravie de quitter Hanoï pour retrouver la montagne où j’espère trouver un air plus respirable. Les températures sont montées jusqu’à 44° avec un ressenti 48°, et un taux d’humidité de plus de 80% ; un véritable sauna vous dis-je !
Par l’intermédiaire de mon hostel, j’ai réservé le bus de 14h qui me conduira à Mai Chau. J’ai payé 250000 dôngs + 50000 pour la moto qui va me conduire jusqu’à la gare routière de My Binh, éloignée du centre-ville. C’est un des gars de l’hostel qui m’y conduit et qui doit récupérer mon billet sur place m’a t-on dit. Nous arrivons sur place vers 13h25, ce qui me laisse une bonne marge pour manger un morceau. Mais quand il revient vers moi avec le ticket, il me dit que je dois me dépêcher ; le bus va partir ! Il me donne mon billet, parle à une préposée, qui, pressée, attrape mon sac et me fait signe de la suivre. Je jette un coup sur mon billet pour m’assurer de la destination, et je vois le prix : 70000 dôngs ! Je rappelle alors mon chauffeur et lui dit que ça ne va pas : que son frère (ou son cousin…) m’a fait payer 250000 dôngs. Il me répond que c’est normal : pour la course en moto, et parce que c’est lui qui s’est occupé de mon billet… je suis furieuse mais je n’ai pas le temps de parlementer, la femme s’impatiente et me dit que le bus va partir.
Il est seulement 13h30. Je me retrouve à bord d’un antique bus. Une fois de plus, je voyage avec les locaux et suis la seule touriste à bord. Le scénario habituel se répète : dans chaque ville ou village un gars du bus, le rabatteur, ouvre la porte ou la fenêtre, pour annoncer notre destination. Il fait monter les gens et vend les billets. Je n’arrive pas à repérer si ce sont des arrêts ; on dirait juste des cafés où les gens sont attablés, mais parfois quelqu’un monte. On s’arrête aussi pour livrer des colis, ou pour en charger. Du courrier également, dans des maisons perdues au milieu de la montagne. Le paysage est magnifique. Pour une fois, le bus n’est pas trop chargé et personne n’a à s’asseoir sur les tabourets en plastique. Le rabatteur fait tout le trajet debout, ouvrant régulièrement la porte, même quand nous roulons, interpelant les conducteurs que nous doublons dans la montagne, faisant signe aux camions de ralentir quand nous les dépassons juste avant des virages serrés dans la montagne…
Au détour d’un virage en haut de la montagne, j’aperçois en contre-bas les rizières dans la plaine où se trouve la petite ville où je vais m’arrêter : Mai Chau.
Le bus s’arrête sur le bord de la rue principale. Terminus, tout le monde descend. Comme à chaque descente d’un bus, j’ai à peine le temps de récupérer mon sac, que les jeunes conducteurs de motos proposent leurs services. Je négocie avec le premier qui s’est adressé à moi. Il connait l’endroit où je vais, c’est parti pour quelques milliers de dôngs. Nous quittons très vite la route principale qui longe le pied des montagnes pour bifurquer vers les chemins au milieu des rizières. Nous traversons un premier tout petit village, et quelques centaines de mètres plus loin, je suis déposée devant le homestay où j’ai réservé. Dans le petit village de Ban Lac.
C’est, à première vue, un peu plus qu’un logement chez l’habitant : une grande et belle maison en bois sur pilotis.
Un grand espace « bar-restaurant » avec tables et chaises, des hamacs tout autour. Huong, la jeune propriétaire m’accueille et m’offre une tasse de thé de bienvenue. Puis elle me montre mon lit dans le dortoir à l’étage. Une immense pièce toute en bois avec 8 grands lits doubles, chaque lit est entouré de rideaux et est pourvu d’une moustiquaire et d’un ventilateur. Une fenêtre au-dessus de chaque lit, de l’espace autour, ça me plait beaucoup.
Je m’empresse d’envoyer un message à l’hostel de Hanoï pour leur dire mon mécontentement de m’être faite arnaquée, et les préviens que je repasserai les voir à mon prochain passage à Hanoï pour m’en expliquer avec eux. Je reçois très rapidement une réponse, dans laquelle ils me présentent leur excuses pour cette erreur, due apparemment à la mauvaise compréhension du gars qui m’a conduite à la gare routière, et ils s’engagent à me rembourser la différence… J’en prends bonne note et les en remercie.
En début de soirée, je rencontre les autres voyageurs hébergés ici : Alice et Agathe, 2 jeunes françaises qui ont fait une césure d’un an dans leurs études : elles ont travaillé 6 mois pour financer leurs 6 mois de voyage. Elles sont allées faire un trek au Népal, ont passé 2 mois en Inde, et sont passées par Mamallapuram qu’elles ont beaucoup aimé aussi. Ça me fait très plaisir de pouvoir échanger avec elles à ce sujet. Avec elles, voyage au Vietnam Jeffrey, un ami hollandais. 2 autres jeunes hollandais sont là aussi, qui eux voyagent à moto, et enfin un couple danois avec leurs 2 fillettes de 9 et 11 ans. Ils voyagent depuis 4 mois et font eux-mêmes la classe aux filles.
Nous avons tous prévu de dîner dans le homestay qui propose un « repas familial ». Nous ne sommes pas déçus : au moins 6 plats différents sont sur la table, tous plus délicieux les uns que les autres, sans compter le bouillon et les fruits. Et comme c’est aujourd’hui l’anniversaire d’Agathe, nous avons aussi droit à un superbe gâteau d’anniversaire, qui, à notre surprise s’avèrera en plus très bon. La tablée est joyeuse et animée. Thiep, le mari de Huong, parle très bien anglais et nous sort une bouteille de «happy water », ainsi qu’il appelle l’alcool de riz . Le couple nous offre à chacun un petit bracelet de laine confectionné par Huong. Ils sont vraiment très attentionnés et adorables tous les 2. Après le repas, l’un des hollandais sort sa guitare et la soirée se termine dans une ambiance très festive. Nous chantons en chœur « la belle histoire » de Michel Fugain, qu’à ma grande surprise, Jeffrey qui ne parle pourtant pas français, sait jouer et chanter. C’est vraiment une belle soirée de fête, de rires et d’échanges.
Jeudi 8 juin ;
Les danois et les 2 hollandais sont déjà partis quand je me lève.
La nuit a été excellente, réveil en douceur. Petit déjeuner bien servi. Soirée d’hier au top. Endroit paisible au milieu des rizières ; il ne m’en faut pas plus pour décider de rester au moins 5 jours ici. Je négocie donc avec Huong un forfait qui inclut les 5 nuits, les petit-déjeuners et les dîners, quitte à ce qu’ils soient plus ordinaires que celui d’hier. Nous nous accordons sur 1 million de dôngs (41 €).
Nous sommes ici en pleine période de moisson et l’activité bat son plein dans les rizières alentours.
Je prends un des vélos mis à notre disposition, et part observer et photographier les paysans au travail. Le tableau vivant est superbe ! Le riz est coupé à l’aide d’une sorte de petite faucille. Puis, les bouquets sont noués en gerbes, qui sont ensuite posées en quinconce sur les tiges fraîchement coupées : une photo illustrera bien mieux que mes explications.
Une fois un peu séches, les gerbes sont ramassées et, soit elles sont chargées sur des chariots à bras, et déchargées dans les maisons des paysans où la machine viendra les égrainer, soit elles sont égrainées sur place, le riz étant mis en sacs au fur et à mesure.
Quand il a plu récemment, le riz est étalé sur des bâches au soleil pour sécher avant la mise en sacs.
Je fais une grande boucle qui me mène aux villages voisins. Je me perds un peu sur des chemins à peine praticables mais je n’ai que ça à faire…
Sur la route du retour je passe par Mai Chau m’acheter quelques fruits : ramboutans, mangue et prunes.
Le repas du soir est encore un festin, et j’apprécie vraiment la discussion avec les filles. Nous échangeons nos adresses de blogs et je découvrirai avec plaisir que nous avons la même vision du voyage et la même manière de l’aborder, en étant d’abord en recherche de rencontres et de contacts avec les locaux. J’y lis aussi le récit du volontariat qu’elles ont fait au Népal et en Inde.
Vendredi 9 juin
Tous les autres guests partent aujourd’hui.
Comme la veille je me laisse vivre tranquillement. Profite de la sérénité des lieux. Je me sens vraiment zen, dans mon élément, dans cet environnement paisible.
Dans l’après-midi, je vois que les voisins amènent des chariots à bras pleins de gerbes de riz qui sont déchargées et stockées devant la maison. Je vais leur proposer mon aide. Ils s’en amusent mais acceptent et je suis heureuse d’être utile. J’essaie de parler avec eux mais ils ne comprennent pas l’anglais, et moi toujours pas le vietnamien. J’essaie au moins de leur demander leur nom et leur dis le mien. Peine perdue, ils ne comprennent pas que c’est mon prénom que j’essaie de leur donner. J’attendrais que Thiep rentre le soir pour lui demander d’aller leur expliquer. En retour il me dit qu’ils ont été très touchés de mon aide et m’en remercient. Mais ça, ils me l’avaient bien fait comprendre et « cam on » (merci) est un des rares mots que je connais et comprends.
Puis je pars pour un petit tour à pied au milieu des rizières. Ça suffit à mon bonheur.
Avant de partir j’ai demandé à Huong si je pourrais l’aider à cuisiner ce soir, elle a accepté. A mon retour, je vais donc dans la cuisine avec elle et suis ses instructions. Epluchage de morning glory, de haricots verts, cuisson des viandes, et préparation de nems. Elle s’occupe du mélange avec de la viande de porc hachée au couteau, des champignons et des herbes émincés, des oeufs, et je me charge de rouler la farce dans le papier de riz, et de les faire frire à l’aide de baguettes. Pas facile au début mais je prends vite le coup. Cooking class ! Je l’observe bien dans l’idée de reproduire les recettes plus tard, mais je n’ai aucune idée de la nature des sauces qu’elle utilise, et aucune indication sur les flacons n’est là pour m’aider. Et comme partout en Asie du Sud-Est apparemment, elle utilise aussi beaucoup de poudres de viandes concentrées (et sans aucun doute chimiques) et autre glutamate. Je reconnais d’ailleurs le sigle « Knorr » sur certains sachets.
Nous ne sommes que 2 pour le dîner, Taylor, un canadien de Toronto arrivé à moto dans l’après-midi, et moi. La table est aussi garnie que les soirs précédents, mais avec des plats différents, tout aussi bons. Au cours du repas, nous subissons des coupures fréquentes d’électricité, Huong nous installe donc une bougie sur la table. … Je m’en amuse sur Facebook en présentant la situation version glamour ; nappe rouge, bougie, tête à tête avec un beau canadien, versus la réalité : nous avons aussi nos frontales parce que la bougie ne suffit pas, et ce jeune et beau garçon pourrait être mon fils ! Je provoque évidemment pas mal de commentaires amusés. Taylor et moi rions ensemble aussi de cette situation incongrue… Je discute avec lui de ses voyages puisqu’il fait un tour du monde depuis un an 1/2, en ayant commencé par l’Amérique du Sud.
Samedi 10 juin :
Dans la matinée arrivent 2 nouvelles voyageuses : Anaïs, étudiante française qui termine son stage de Master 2 en droit de l’environnement à Hanoï, et Julie, québecoise, qui travaille elle-aussi dans le domaine du droit de l’environnement à Montréal. Elle est au Vietnam en vacances.
(Vous avez remarqué que je vous détaille souvent ce que font dans la vie tous ces jeunes que je croise. C’est que ça m’intéresse beaucoup de savoir comment et dans quelles conditions ils voyagent, sachant que la plupart de ceux que je rencontre sont aussi sur les routes pour plusieurs mois.)
Je passe une journée tranquille à me prélasser dans le hamac, à discuter un peu avec Thiep, mon hôte, et avec les 2 filles nouvellement arrivées.
Le ciel est gris depuis ce matin, et, vers 13 h la pluie arrive pour ne s’arrêter qu’en fin d’après-midi. Mais qu’est-ce qu’on est bien dans les hamacs de la terrasse, à l’abri. Quand il arrête de pleuvoir, je pars quand même faire un tour à pied. Même avec un ciel gris et orageux, le décor est toujours aussi beau !
En fin d’après-midi, nous entendons de la musique dans les environs. Nous voyons aussi passer beaucoup de groupes de jeunes vietnamiens. Huong nous explique que ce sont des étudiants de Hanoï qui viennent passer le week-end dans les villages environnants. J’ai en effet remarqué en me promenant qu’il y a beaucoup de homestays et de magasins de souvenirs, mais tournés vers les touristes vietnamiens, pas les étrangers.
Le repas est aussi fourni que d’habitude et je m’étonne vraiment de ne jamais encore avoir mangé 2 fois un même plat.
Après dîner, les filles vont se coucher assez vite mais je reste en bas… Alors que la fête bat son plein alentours – on entend même un Dj et des karaokés, je suis intriguée par de la musique traditionnelle qui semble provenir de l’autre côté du village. Je décide donc d’aller me balader du côté d’où vient cette musique. Et, quelques maisons plus loin, je tombe sur une fête de villageois. Certains sont en tenues traditionnelles et ils dansent « la danse du baton ». Plutôt que de me lancer dans des explications compliquées, je vous mets une petite vidéo prise à cette soirée.
Amusée et intriguée, je reste à l’écart pour les observer quand, me voyant, plusieurs hommes et femmes me disent des rejoindre. Je refuse poliment d’abord, mais ils insistent et viennent même me chercher. Me voilà embarquée à mon tour à essayer de sauter en rythme au-dessus de ces bâtons de bambou. J’y vais tranquillement, limite au ralenti, et ça ne se passe pas trop mal. J’ai la nette impression qu’ils ont aussi ralenti le rythme pour moi. Puis les femmes m’invitent à me joindre à elles pour boire de l’alcool de riz selon la manière traditionnelle en fête : le récipient en terre contenant l’alcool est au milieu de la pièce, sur un tabouret. A l’intérieur, de longues pailles très fines qui sont en fait des tiges de bambou. Et toutes ensembles nous aspirons. Ils faut aspirer très fort pour réussir à faire monter le liquide. Ce n’est pas très fort et Thiep me confirmera plus tard que l’alcool est très dilué. Même les enfants y goûtent ! Un couple présent parle un peu anglais et j’en profite pour leur demander ce qu’ils fêtent. Ils me répondent que c’est juste une fête entre famille et amis, parce que c’est les vacances, et pour fêter la moisson. Ensuite, ce sont les hommes qui boivent et un cercle se forme autour d’eux pour danser. Il s’agit plutôt de marcher en rythme tout en faisant des gestes avec les mains. Cette fois encore je suis embarquée d’office dans la ronde. Je ris beaucoup tellement cette situation me semble incongrue. Alors que tout le monde est bien habillé, je suis en short, tunique informe, j’ai mon sac à dos. Je n’avais vraiment pas prévu que ma promenade prendrait cette tournure. Puis c’est la séance photo. Tout le monde insiste pour que je sois sur les photos de groupe. Puis ensuite on me demande de poser avec les enfants, avec les ados… Je me retrouve au centre de toutes les attentions avec les photographes qui mitraillent en face.
Ils m’expliquent ensuite que la fête va continuer plus loin dans le village, sur le « terrain de sport », autour d’un feu. Ils me demandent d’y aller avec eux. Cette fois je décline, les remercie de leur accueil et rentre sagement à la maison. J’y retrouve Thiep attablé avec des amis – dont le voisin que j’ai aidé hier – autour d’une bouteille d’alcool de riz. Ils insistent pour que je trinque avec eux. Impossible de refuser alors que je viens de leur expliquer que j’ai fait la fête avec leurs voisins. Je m’arrête à 2 verres (des shooters en fait) et regagne mon lit.
Encore une belle soirée pleine de surprises !
Dimanche 11 à mardi 13
Je passe les jours suivants sur le même mode que les précédents. Ne rien faire de particulier, mettre à jour mon blog que j’ai pas mal délaissé. Bouquiner, réfléchir à la suite de mon voyage.
Ayant dit à Anaïs que je souhaitais aller visiter le musée de la culture thaï qui semble tout prêt, elle me propose que nous y allions ensemble le dimanche matin. Nous prenons les vélos et partons d’abord voir les villages alentours.
Puis nous essayons désespérément de trouver le musée. Nous passons et repassons à l’endroit où il devrait être mais visiblement il est fermé. Tant pis, nous retournons vers les rizières et continuons notre balade en nous arrêtant dans les échoppes de souvenirs.
Julie est repartie et Anaïs reprend aussi le bus pour Hanoï à 13h.
Le soir c’est en compagnie d’un jeune couple d’allemand que Taylor et moi dînons. Eux sont sur la fin d’un long voyage. Ils me parlent si bien du Laos qu’ils me donnent vraiment l’envie d’aller y faire un tour. Ils ne sont pas les premiers à m’en dire beaucoup de bien, et la tentation est grande de revoir l’itinéraire que j’avais envisagé pour la suite (encore !).
Dans la nuit de dimanche à lundi, au petit matin je suis vaguement réveillée par les aboiements et gémissements d’un chien. J’imagine que peut-être on est en train de vouloir conduire chez le vétérinaire le chien de la maison qui n’avait pas l’air bien ces 2 derniers jours. Je m’en étais d’ailleurs inquiétée auprès de Huong, mais elle n’avait pas eu l’air d’être préoccupée…
Alors que je traîne au lit, Taylor m’interpelle à travers le rideau pour me demander si je dors encore. Je lui réponds que non et lui dit qu’il peut « entrer » s’il veut me parler. Je le sens anxieux : il me demande alors si j’ai entendu le raffut de la nuit. Je lui dis évidemment que oui. Il m’explique alors qu’il a fallu abattre le chien qui en fait avait la rage ! Au petit matin, il est allé attaquer et voulait mordre les voisins. La veille, Taylor ayant joué avec le chien qui l’a mordillé, même s’il n’a pas laissé de marques, il est préférable qu’il aille au plus vite à Hanoï pour se faire examiner par un médecin, et recevoir une injection antirabique. D’autant plus que, suite à une chute en moto vendredi, il a des égratignures un peu partout…
J’aurais des nouvelles rassurantes plus tard : il a dû aller à l’hôpital où il a reçu une injection qui élimine tout risque grave, même si il a été contaminé par la rage. Par contre, il doit rester sur Hanoï quelques jours pour en recevoir une seconde.
J’envoie des messages aux voyageurs que j’ai croisés ici pour les prévenir, ne sachant pas quels contacts ils ont eu avec ce chien. Heureusement personne ne l’a vraiment touché, hormis Julie qui l’a juste caressé. Quant à moi, mon peu d’attirance envers les chiens en général fait que j’évite tous contacts avec eux.
Cette journée commence en demi-teinte avec cette triste histoire.
N’étant pas motivée pour repartir aujourd’hui comme prévu, je décide de rester une nuit de plus avant d’aller retrouver la fièvre d’Hanoï.
Dans les rizières, c’est le calme plat. La moisson est terminée.
Alors qu’il y avait tant de vie ces jours derniers, on n’y croise quasiment plus personne. Juste quelques femmes qui terminent de ramasser la paille qui reste encore un peu sur les chemins.
2 nouveaux guests aujourd’hui : Maxime, 36 ans mais qui en parait 10 de moins. Rennais, il a démissionné de son boulot de bureau, pour partir en long voyage en Asie pendant plus d’un an. Il a pris cette décision quand il a compris que les économies qu’il avait réussi à faire pendant 10 ans, malgré un petit salaire, afin de constituer un apport pour l’achat d’un appartement ne suffiraient finalement pas. Il a alors décidé de réaliser un rêve en utilisant cet argent pour voyager. Il a passé pas mal de temps comme volontaire à enseigner l’anglais au Vietnam. Il un vrai coup de cœur pour ce pays et est en plein questionnements sur son avenir.
Et aussi Alex, un géant texan. Caricature du texan tel qu’on peut l’imagine : rustre, froid, une voix d’outre-tombe. Il répond aux questions en grognant des mono-syllabes. Quand nous dînons tous les 3, il est en face de moi et pas une fois je ne croiserais son regard. En fait il a tout du comportement d’un autiste. Il fait peser une ambiance lourde très déplaisante sur la soirée. J’abandonne très vite mes tentatives de communication, et je constate que Maxime fait de même. Du coup, nous discutons à peine tous les 2. Heureusement que je ne suis pas seule avec lui dans le dortoir ce soir, je crois que je n’aurais pas été rassurée. Ce type a vraiment quelque chose de très inquiétant. On a du mal à imaginer que c’est un voyageur. Dès son repas avalé, il quitte la table et ne nous adressera plus un mot. Arrivé tard le soir en moto, il repart très tôt le lendemain matin, et nous nous demandons vraiment ce qu’il est venu faire ici…
J’ai demandé à Huong de réserver pour moi le bus de 13 h pour Hanoï. Or elle m’annonce qu’il est déjà complet et me propose celui de14h. Il y a 3h1/2 de route, ça me va donc très bien aussi. Je souhaite juste arriver avant la nuit. Maxime souhaite aller jusqu’au premier village à pied pour y acheter des cigarettes, j’ai de mon côté envie de m’acheter un truc à manger pour le trajet, il me propose donc qu’on y aille ensemble. Tous les étudiants du week-end sont repartis et tout est très vide et calme.
De retour pour prendre mon bus qui doit venir me chercher jusqu’à la maison, Huong m’informe qu’elle a reçu un appel pour signaler qu’il aura ½ h de retard. Soit… la ½ h se passe, rien. 15h, 15h30. A chaque fois qu’elle rappelle on lui dit « dans 10 mn ». Finalement à 15h50 elle me dit qu’elle va m’emmener en scooter au bord de la route principale où le bus va passer. Nous partons en trombe. Arrivées sur place, elle téléphone encore. C’est alors que le bus arrive enfin. Il n’y a personne à bord excepté le chauffeur et le rabatteur. Dès qu’ils ouvrent la porte, elle les engueule copieusement. Je monte à bord et quand les portes sont refermées ils rient beaucoup. Je ne saurais jamais ce qu’elle leur a dit, ce qu’ils ont répondu, et pourquoi ce retard. Je me demande si ce n’est pas juste qu’ils attendaient qu’il y ait plus de monde. Nous faisons la traditionnelle tournée des villages et embarquons quand même 2 autres passagers.
C’est donc finalement à la nuit tombée que nous arrivons à Hanoï. J’ai dans l’idée de prendre un bus pour rejoindre l’hostel que j’ai réservé, mais impossible de trouver quelqu’un qui puisse me renseigner. En désespoir de cause je prends un motodop après avoir durement négocié le tarif. Moi qui ne voulais pas traverser Hanoï de nuit en moto… Il ne me reste qu’à serrer les fesses jusqu’à l’arrivée.
J’ai vraiment aimé cette étape prolongée à Mai Chau. Je me suis vraiment sentie en vacances à la campagne.
Bon, je m’inscris quand tu rentres pour faire le cobaye des nouvelles recettes !!
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Tu me donnes envie de tout plaquer pendant 6 mois pour t’accompagner ! Bises fraîches de Madère !
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